L'HABILLEUR de Ronald Harwood

Janvier 1942, l'Angleterre est en proie aux bombardements nazis; les acteurs valides sont sous les drapeaux. Les théâtres brûlent.Dans ce chaos une troupe de province s'apprête à jouer le Roi Lear. Le "maître" qui dirige la troupe et joue chaque soir les rôles titres des pièces de Shakespear, se prépare, mais son esprit s'échappe, son corps à bout de nerf, le trahit, incapable de se résoudre à l'annulation de la représentation. Son habilleur le réconforte, l'encourage et se démène pour qu'il assure la représentation...

Véritable profession de foi dans l’art dramatique, « l’habilleur" ne cesse de mêler dans une savante mise en abime, le théâtre dans le théâtre s’inscrivant dans la lignée de Shakespeare, Pirandello.

C’est un hymne à la persévérance qui se décline politiquement en résistance face à l’oppresseur et prend la forme du sacerdoce pour le comédien dévoué à Shakespeare et à sa compagnie.Beaucoup d’artistes caressent le rêve de mourir au plus fort de leur art; s’éteindre sur scène, de cette mort splendide, que s’offrit Molière; de la seule mort qu’accepterait celui qui toute son existence a mimé la vie. Mais cette fin -là serait pour le Maitre un renoncement et il faut au contraire , et impérativement ne pas mourir sur scène mais se cacher, disparaitre après avoir joué jusqu’à l’épuisement.

C’est la question que nous pose l’habilleur Où, Pourquoi, Comment, Par quel moyen, par quel miracle continuer à créer, à trouver en soi et ailleurs la force, la volonté, la nécessité, l’étincelle de la création artistique; même dans la catastrophe sans quoi le monde n’est plus que ce monde-ci et alors est-il vraiment supportable?

Dans cette pièce ,belle et humaine, qui a triomphé dans les trente et quelques pays où elle a tourné, cette écriture est d’un Grand Auteur.

Le maître, cet acteur si égoïste soit-il continue à ouvrir ici ou là, pour qui l’aperçoit, des fenêtres vers la liberté.

Par le théâtre nous pouvons avoir accès à un autre monde, et que ce monde-là fait que nous pouvons supporter ce monde-ci même au coeur de la tourmente.

CENDRILLON de Joël Pommerat

Le metteur en scène livre ici sa version très personnelle du conte de Perrault. Loin des histoires de princesses qui rêvent au prince charmant, il se plonge au cœur de l’enfance et des questions tragiques qui la jalonnent parfois. Oubliés les oiseaux chanteurs et les couleurs pastel. Cendrillon est Sandra, une petite fille submergée par le deuil de sa mère, qu’elle tente de vivre comme elle le peut. Tous les éléments de l’histoire originale sont présents, mais détournés, chargés d’un sens différent qui lui donne un souffle radicalement novateur. Si Pommerat choisit d’axer sa pièce autour du deuil et de la confrontation d’une enfant avec la mort, il le fait avec assez de légèreté pour que les spectateurs se laissent aller à rire à de nombreux moments du spectacle. Émotion et humour sont au rendez-vous grâce à leur belle performance. 

Le DÉFUNT de René de Obaldia

 

Deux personnes se retrouvent pour évoquer le souvenir d'un homme décédé trois ans auparavant.

Qui était Victor ? Qui sont ces personnes qui revendiquent son amour ? Confidence après confidence, l'oraison annoncée se transforme, de fil en aiguille, en révélations sur la véritable identité du mystérieux défunt, de cet homme si appréciable...

A la fois drôle, grinçant et absurde, le texte s'inscrit dans le registre de l'humour noir. Entre comédie et tragédie et derrière une apparente banalité, cette composition donne à voir les reflets de la folie et de l'abomination. Et si tout ceci n'était que duperie ?

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